Se former face aux défis de demain

Jeu climat

Contrairement à ce que l’on peut s’attendre à notre sortie des études, le parcours professionnel est rarement un chemin droit et tout tracé. Au contraire, ce sont souvent des cheminements serpentants, semés d’obstacles et d’embûches. Face à ceux-ci, plusieurs feront des détours, voire même des retours en arrière, pour se réorienter complètement. Les changements climatiques représentent l’une des embûches les plus importantes pour les travailleurs des prochaines décennies. Cet enjeu forcera beaucoup à changer complètement de voie, alors que d’autres auront à intégrer de toutes nouvelles compétences dans leur parcours. En tant qu’experts du climat, notre but est d’accompagner les travailleurs dans cette transition, afin de transformer cette embûche en opportunité.  

Les retours en arrière

Au cours des derniers siècles, l’humanité a connu plusieurs révolutions économiques ayant causé des changements importants sur le marché de l’emploi. Ces changements se manifestent par la perte massive de certains types d’emplois et la création de plusieurs autres, parfois plus spécialisés. Pendant la révolution industrielle, par exemple, plusieurs artisans,n’étant pas en mesure de compétitionner avec les nouvelles technologies, ont perdu leur gagne-pain 

Avec la sensibilisation accrue des consommateurs aux enjeux climatiques des dernières années, on peut s’attendre à des transformations importantes sur les habitudes de consommation. Cela a aussi des répercussions sur les types d’emplois en demandePlusieurs métiers, tels ceux spécialisés dans le domaine de l’extraction pétrolifère ou du charbon, seront beaucoup moins sollicités si on est amené à respecter l’objectif de l’Accord de Paris. Plusieurs travailleurs voudront aussi changer d’industrie et/ou de profession afin de mieux aligner leur travail avec leurs valeurs. C’est notamment le cas de notre collègue Maria, qui travaille avec le consortium SAF+, et qui a auparavant œuvré dans le milieu pétrolier et gazier pendant 10 ans. 

Parallèlement, la transition mènera à la création de plusieurs nouveaux emplois liés aux technologies propres et à l’amélioration de la consommation de l’énergie. Une étude de Clean Energy Canada illustre très bien ce parallèle dans le contexte canadien : d’ici 2030, on peut s’attendre à perdre jusqu’à 50 000 emplois dans le secteur des énergies fossiles, mais à gagner 160 000 emplois dans le secteur des énergies propres. La croissance des énergies propres permet de compenser les pertes d’emploi dans les énergies fossiles, voire d’augmenter le nombre d’emplois. ECO Canada notait aussi dans un rapport que le nombre d’offres d’emplois en ligne liées à l’environnement avait augmenté de 17 % entre 2016 et 2018, alors que l’augmentation ne représentait que 7 % pour l’ensemble des emplois.

L’enjeu de taille pour assister ces travailleurs est donc de faciliter la transition vers l’économie plus propre de demain. Cette réorientation demandera, dans certains cas, des formations spécialisées et très importantes, requérant parfois des études postsecondaires pouvant s’étendre sur plusieurs années.

Les détours

La majorité des champs professionnels devraient cependant demeurer intacts pendant plusieurs décennies. Les ingénieurs civils continueront à concevoir et à bâtir des infrastructures, les élus continueront de représenter les intérêts de leurs électeurs et les gestionnaires d’entreprises continueront de gérer les risques de leurs entreprises de manière à optimiser leurs profits.

Cela étant dit, on peut s’attendre à ce que ces professions soient amenées à changer, parfois considérablement. Les ingénieurs civils auront à prendre en considération des événements météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents et pouvant affecter l’intégrité de leurs travaux. Les représentants auront à prendre des décisions sur l’aménagement du territoire dans le contexte d’un climat en changement continu. Les gestionnaires d’entreprises auront à prendre en considération les risques imposés par les changements climatiques, incluant notamment les risques liés aux nouvelles législations visant à réduire les émissions de GES. Qui plus est, les changements climatiques auront un impact important sur la santé des travailleurs et travailleuses du Québec. Ainsi, plusieurs syndicats nationaux, dont la CSN et la FTQ, ont formé le collectif « La Planète s’invite au travail » afin de soulever l’importance de ces impacts et de demander une transition économique juste pour tous.

Les experts de ces domaines devront être formés pour prendre en compte les enjeux climatiques dans leurs quotidiens. Ils devront suivre des formations intégrant des compétences techniques (hard skills) et des compétences fonctionnelles (soft skills). Les compétences techniques devraient entre autres permettre aux professionnels :

  • d’identifier les risques physiques et économiques des changements climatiques pour leur organisation, leurs employés ou la population;
  • d’identifier les risques économiques des politiques visant à contrer les changements climatiques;
  • d’identifier les mesures à mettre en place pour faire face à ces risques;
  • de saisir les occasions d’affaires liées à la transition bas-carbone;

ECO Canada a identifié les compétences fonctionnelles les plus en recherche par les employeurs du domaine de l’environnement. Cette courte liste résume bien les compétences fonctionnelles à développer dans les formations sur les changements climatiques:

  • Communication;
  • Capacité de collaboration;
  • Gestion de projets;
  • Rédaction de rapports;
  • Attitude. 

Même si la majorité des travailleurs peut se rassurer sur le futur de leur champ d’activité, beaucoup devront suivre des formations afin d’être préparés aux transformations qui les attendent. Plusieurs organisations professionnelles peuvent guider leurs membres sur les formations applicables à leurs secteurs, et les programmes de financement pour la formation, tels ceux offerts par le MEI (Ministère de l’Économie et de l’Innovation), commencent à prendre de l’importance.

Accompagner les travailleurs sur cette nouvelle route

Notre expérience comme consultant en changement climatique nous donne la chance de bien connaitre les compétences techniques et d’appliquer au quotidien les connaissances fonctionnelles liées à cet enjeu. Ainsi, nous sommes souvent appelés à donner des formations pour transmettre une partie de ces compétences à des groupes d’employés et d’élus pour les préparer aux nouveaux défis auxquels ils doivent faire face. Par exemple, nous travaillons depuis plusieurs années avec l’ordre des CPA du Québec afin de donner des formations sur la comptabilité des GES, la réglementation du marché du carbone, ou encore sur la finance durable aux membres de l’organisation. Ces sujets leur sont d’une importance grandissante au quotidien, dans les multiples secteurs d’activité où les comptables sont sollicités.

Depuis près d’un an, CCG utilise aussi de nouveaux formats de formation. L’un de ces nouveaux formats est un atelier ludique nommé Jeu CLIMAT, développé en partenariat avec Jeux WASA, afin d’aider à engager les participants dans les formations et faciliter l’application des compétences fonctionnelles. Les participants construisent, à l’aide d’un plateau et de pièces, le quartier d’une ville, puis ils font face à des événements météorologiques extrêmes tout en réduisant l’empreinte carbone de leur quartier.  Le déroulement de l’atelier est soigneusement tissé afin de reproduire la réalité dans les entreprises et municipalités. En deux heures, les participants ont non seulement l’opportunité d’appliquer les compétences techniques mentionnées précédemment, mais aussi de mettre en pratique les compétences fonctionnelles comme la communication, la gestion de projet, et la collaboration dans une équipe multidisciplinaire. De plus, ce médium permet un engagement beaucoup plus important des participants, et ceux-ci retiennent ainsi mieux les concepts soulevés.

Donner des formations liées aux changements climatiques est un grand privilège. On apprend parfois autant des participants que l’on peut leur apprendre; les enjeux des changements climatiques pour une région en particulier, l’approche de différents professionnels face à un même enjeu, et les obstacles rencontrés lors de l’implantation de certaines solutions par une entreprise. L’engagement des participants lors des discussions et des ateliers est le point culminant de toute formation. C’est à ce moment qu’on consolide les notions abordées durant la formation que certains participants décident – parfois inconsciemment – des actions qu’ils prendront à leur retour au travail, et que certains participants débutent ensemble des collaborations pour développer des solutions climatiques. Ce qui est le plus valorisant, sur le long terme, c’est de savoir que l’on a pu contribuer à l’évolution de la carrière des participants sur les enjeux environnementaux. Ces détours ne sont pas faciles, et peuvent parfois être frustrants, mais ils sont nécessaires à la mise en place de la transition bas-carbone d’ampleur qui s’opère.

Il n’y a aucun doute, la transition vers une économie sobre en carbone qui doit être mise en place pour répondre à l’urgence climatique aura un impact social très important. Cet impact se répercutera sur les travailleurs, au Canada et à l’international, dont certains seront amenés à se reconvertir s’ils veulent trouver une voie nouvelle dans laquelle s’épanouir. L’impact sera aussi ressenti sur le reste des travailleurs qui devront faire plusieurs détours afin d’intégrer toute une gamme de nouvelles compétences pour faire face à de nouveaux défis dans leurs champs professionnels. CCG connait bien les compétences requises pour faire face aux défis climatiques. Nous pouvons vous aider à implanter les programmes de formation requis dans votre organisation et à obtenir le financement nécessaire. Contactez-nous pour en apprendre plus sur les formations offertes par CCG.

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