- La crise sanitaire liée à la pandémie du SARS Cov-2 est inédite par son ampleur et par les mesures mises en place pour la combattre.
- Son apparition a été surprenante pour la population, mais pas pour les professionnels de la santé publique. Son imminence avait été prévue depuis longtemps par les épidémiologistes.
- Cette crise nous permet de faire le parallèle avec la lutte contre les changements climatiques et met l’emphase sur l’importance de la préparation.
- La société québécoise doit se préparer à faire face aux impacts des changements climatiques afin d’être plus résiliente.
Si la crise sanitaire que vit notre planète est dramatique, à la fois humainement et économiquement, elle devrait néanmoins générer quelques bienfaits. Avant toute chose, plus personne ne peut considérer une situation comme acquise ou un contexte comme immuable. La propagation du coronavirus et les mesures de protection de la population et des systèmes de santé prises par les États à travers le monde démontrent hors de tout doute qu’un équilibre économique incontesté, ou si peu, pendant des décennies peut vaciller dangereusement du jour au lendemain.
Ensuite, il est fascinant de constater que des forces économiques puissantes ont été remises en question en l’espace de quelques jours à la suite de recommandations de scientifiques. Les mêmes qui avaient tiré la sonnette d’alarme il y a plusieurs années sur la nécessité de préparer nos sociétés à l’apparition d’un nouveau virus qui déstabiliserait le système de santé, en même temps que l’économie. Ce qui nous amène sur le dernier bienfait de cette malheureuse crise : l’écoute nouvelle de nos dirigeants vis-à-vis des scientifiques. Faisons le parallèle avec les changements climatiques.
Des liens entre le CO2 et les changements climatiques connus de longue date
Un petit retour historique s’impose. Dans son passionnant essai intitulé Losing Earth, l’écrivain et journaliste Nathaniel Rich nous rappelle que les premières alertes sur les risques liés aux changements climatiques ne datent pas du rapport fondateur du Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat, le fameux GIEC, datant de 1990. Mais de la section d’un rapport sur la protection de l’environnement ayant pour sujet les conséquences de la combustion d’énergies fossiles sur le climat présenté au président américain Lyndon B. Johnson en…1965!
Dans son ouvrage, Rich rapporte avec force et détaille les nombreux articles scientifiques et documents gouvernementaux établissant clairement le lien entre l’augmentation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère et le réchauffement des températures terrestres. Que l’on parle de la découverte du fonctionnement de l’effet de serre par John Tyndall en 1821 aux premiers enregistrements de la hausse de CO2 dans l’atmosphère par Charles Keling à l’observatoire de Mauna Loa à Hawaii à partir de 1957, une grande partie de ce que nous savons aujourd’hui était déjà connu il y a plusieurs décennies.
Un problème de temporalité
Alors pourquoi n’agissons-nous pas aussi efficacement pour lutter contre les changements climatiques que ce que nous venons de faire avec le coronavirus? Tout simplement parce que la COVID-19 constitue une menace immédiate sur la santé humaine. Les conséquences se matérialisent par le recensement quotidien de nouveaux cas, de nouvelles hospitalisations et de décès. Afin de stopper l’hémorragie, ou du moins de la ralentir, les États ont agi radicalement. Ce n’est pas le cas pour les changements climatiques. Les projections climatiques, complexes et multiples, décrivent des conséquences catastrophiques pour un futur qui paraît lointain (le “scénario du pire” évoque même un réchauffement de notre planète de +7°C d’ici à 2100). De plus, même lors de la survenue d’un événement météorologique extrême, les experts ne peuvent relier avec certitude l’aléa climatique avec les changements climatiques. Il est donc difficile pour une société de se préparer à lutter contre des conséquences abstraites et lointaines.
Des outils pour se préparer
Toutefois, les inondations des printemps 2017 et 2019 et les canicules de 2010 et 2018 sont là pour nous rappeler que des événements météorologiques extrêmes peuvent avoir des impacts importants sur le fonctionnement de notre société et sur la santé physique et mentale de la population. La preuve, encore aujourd’hui, un an après les inondations du printemps 2019, des résidents de Sainte-Marthe-sur-le-Lac n’ont toujours pas réintégré leur domicile ou trouvé de nouvelle propriété.
La bonne nouvelle est qu’il existe plusieurs outils pour se préparer à faire face. Par exemple, un plan de sécurité civile à jour et complet permet d’agir lors de la survenue d’un événement climatique extrême. Les municipalités ont d’ailleurs l’obligation de s’en doter depuis les inondations du printemps 2017. Ensuite, pour se préparer à faire face aux impacts des changements climatiques, il y a encore mieux : le plan d’adaptation aux changements climatiques (que nous avions évoqué dans un précédent article). Son élaboration passe par une démarche d’adaptation efficace et ciblée qui aide les municipalités à être bien préparées, en :
- Anticipant les risques;
- Les évaluant en fonction de leurs conséquences prévues;
- Déterminant les vulnérabilités des infrastructures municipales, des environnements naturels et bâtis et de la population;
- Proposant des mesures visant à réduire ces vulnérabilités.
En agissant de la sorte, les municipalités posent des gestes concrets visant à anticiper et à réduire substantiellement les risques, de même qu’à préparer la population adéquatement. En bref, en se préparant, les municipalités sont globalement plus résilientes.
CCG accompagne de nombreuses municipalités dans leur démarche d’adaptation, de la recherche de subvention jusqu’à la rédaction du plan d’adaptation. Il n’est pas trop tard pour bien se préparer, contactez-nous et découvrez comment nous pouvons vous aider à faire votre propre transition.