4e colloque québécois de l’investissement responsable

Le 26 octobre 2017 avait lieu à Montréal le 4e colloque québécois de l’investissement responsable, attirant environ 400 professionnels du secteur. Pour celles et ceux n’ayant pas pu y participer, voici les faits saillants :

Le ton du colloque a été donné par Daniel Simard, directeur général de Bâtirente et un des champions de longue date de l’investissement responsable au Québec : «...entreprendre l’investissement responsable est un outil de création de valeur à la portée de tous les investisseurs, petits et grands.» Faisant écho à une récente allocution de Christine Lagarde, directrice générale du Fond Monétaire International, les différents interlocuteurs ont fait mention d’enjeux incontournables à adresser dans une démarche d’investissement responsable comme les changements climatiques, les inégalités hommes-femmes ou la diminution du rôle du pétrole dans l’économie au cours de prochaines décennies.

Déclaration des investisseurs 

Le point culminant du colloque a été le dévoilement de la déclaration de 30 investisseurs institutionnels (voir photo) sur les risques financiers liés aux changements climatiques (Déclaration d’investisseurs institutionnels). Cette déclaration, dont le Groupe Conseil Carbone est un des appuis de principe inauguraux, est le coup d’envoi d’un effort concerté de l’industrie en faveur d’une divulgation accrue d’informations liées aux impacts des changements climatiques par les entreprises publiques canadiennes. Groupe Conseil Carbone, dont l’expertise est reconnue en matière de quantification des émissions carbone sur l’ensemble de la chaine de valeur, d’identification et de gestion des risques liés au climat, et d’adaptation aux changement climatiques, est un partenaire de choix pour faciliter la mise en application de la déclaration.

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Le colloque a également révélé les résultats de plusieurs études inédites mettant de l’avant l’importance de l’investissement responsable sur la place financière montréalaise et internationale :

  • L’Institut de Recherche en Économie Contemporaine (IRÉC) a présenté, dans «Portrait 2016 de la finance responsable«, que la moitié de l’actif financier québécois serait maintenant investi en considérant les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Pour justifier cet intérêt, l’auteur de l’étude explique que la finance responsable est de plus en plus perçue comme étant tout à fait rentable.
  • Le rapport de Finance Montréal a mis de l’avant la bonne réputation de centre de l’investissement durable dont Montréal jouit aux yeux des experts du domaine. En revanche, sa faible masse financière principalement due à l’absence d’une bourse de valeurs, place la métropole seulement à la neuvième place mondialement, alors que Toronto se retrouve cinquième dans le classement. Parmi les opportunités identifiées pour Montréal, il y aurait la création d’un pôle d’expertise en investissement responsable dans le secteur minier et une collaboration accrue et concertée des acteurs existant de l’écosystème de l’investissement durable.
  • Une étude de l’Université de Sherbrooke a mis de l’avant un lien significatif entre la réputation d’une entreprise sur le plan environnemental, social et de gouvernance et les rendements des actifs financiers émis par celle-ci.

Perception négative persistante au sujet de l’investissement responsable 

Lors du Colloque, un sondage a été réalisé auprès des participants. Les résultats ont mis en évidence que malgré l’ensemble des preuves existantes, la croyance dans le fait que l’intégration des facteurs ESG sacrifie une partie du rendement persiste au sein de la communauté des professionnels en finance. Cette perception représente un enjeu de taille qui a le potentiel de pénaliser à long terme autant les entreprises de la finance que leurs clients. Ainsi il est nécessaire de continuer les efforts de sensibilisation et éducation. C’est pourquoi GCC, bien conscient de cette réalité, offre des formations et des ateliers pratiques et innovants.

Vision à long terme 

Sur une autre thématique, l’attention des participants au Colloque a été attiré sur le fait que la culture de court-termisme entraine des comportements pénalisant de la part des cadres d’entreprises. En effet, un sondage auprès de 400 chefs de directions financières montre que 78% d’entre eux admettent qu’ils sacrifieraient la valeur pour de bons bénéfices trimestriels et 55% renonceraient à un investissement ayant une valeur actuelle nette positive pour ne pas briser le consensus sur le bénéfice par action. Jean-Luc Gravel, Premier Vice-Président, marchés boursiers à la Caisse de Dépôt et Placement du Québec, attire l’attention sur le fait que la rentabilité exige de la patience et de la vision. Selon lui, la vision long terme doit être un pilier de l’approche d’investissement. Elle permettra un meilleur rendement ajusté pour le risque, mais également un formidable levier pour faire évoluer les pratiques d’entreprise. Dans cette perspective de long terme, l’intégration des facteurs ESG devient un élément incontournable et indissociable de l’investissement.

Finalement. voici quelques informations et recommandations partagées par des organisations proéminentes (Initiative pour l’Investissement Durable-IFD, CFA, Association de l’Investissement Responsable-AIR et l’UNPRI)  qui font la promotion de l’investissement responsable au Canada:

  • Les certifications CFA incluent de plus en plus de contenu lié aux enjeux ESG;
  • Le focus de la communauté doit aller vers comment mettre en pratique l’investissement responsable, les outils et les compétences pour le supporter. En contrepartie, il faudrait privilégier l’intégration de compétences ESG au sein des équipes en charge de l’allocation des investissements au détriment de la formation d’équipes spécialisées distinctes. Pour ce faire, il faudrait allouer les ressources nécessaires et être prêt, au besoin, à chercher de l’accompagnement spécialisé à l’externe.
  • Bien que prés de 75% des investisseurs reconnaissent être intéressés par l’investissement responsable, très peu passe à l’action selon l’AIR. Il y a un besoin de sensibiliser et de former les conseillers en placement pour les inciter à parler de l’investissement responsable avec leurs clients.

Conclusion 

Le 4ème Colloque Québécois de l’Investissement Responsable a plus que jamais mis de l’avant que la communauté de la finance est en pleine transformation vers une pratique de l’investissement durable. En effet, à Montréal, le secteur a accès à un écosystème des services spécialisés de qualité qui peut l’accompagner à réussir l’intégration ESG.

Chez Groupe Conseil Carbone, nous offrons des services de formation et d’accompagnement adaptés en fonction de votre taille, de vos aspirations en matière d’investissement responsable et de votre degré d’avancement. Notre objectif est de vous permettre d’acquérir l’expertise nécessaire à votre succès à long terme en matière d’identification et de gestion des risques et de création d’occasions d’affaires liés aux changements climatiques.

par Alex Iordan, Directeur finance durable à Groupe Conseil Carbone

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