Faites-vous partie des deux tiers des entreprises québécoises qui n’ont aucun plan de réduction des émissions de GES [voir le baromètre de la transition des entreprises] ? Si oui, cet article pourrait vous donner matière à réflexion.
Avec l’augmentation des pressions réglementaires, des attentes des investisseurs et la montée des risques climatiques, les entreprises de toutes tailles ont intérêt à développer une stratégie climatique robuste. Voici six bonnes raisons de placer la gestion des changements climatiques au cœur de votre stratégie d’affaires.
Les changements climatiques exposent les organisations à deux grandes familles de risques :
- les risques physiques, comme les inondations, vagues de chaleur ou tempêtes;
- les risques de transition, liés aux nouvelles réglementations, aux évolutions technologiques ou aux changements de marché.
Mettre en place des systèmes de gestion des risques qui intègrent ces dimensions permet de renforcer la résilience. Les analyses de scénarios climatiques, par exemple, aident à prendre de meilleures décisions. Dans le secteur de la construction, certaines entreprises doivent déjà démontrer comment elles tiennent compte des événements météorologiques extrêmes dans leurs projets financés par les gouvernements [voir la page du Programme d’infrastructure Investir dans le Canada].
Mesurer ses émissions de GES, c’est aussi identifier des sources d’économies. Les entreprises qui quantifient leurs émissions gagnent à mettre en œuvre des plans d’action ciblés pour les réduire — que ce soit par des changements opérationnels, des innovations technologiques ou un approvisionnement plus durable.
On pense aux flottes de véhicules électriques, à l’optimisation des routes de livraison ou encore à la gestion plus efficace des intrants. Ces mesures permettent de réduire à la fois l’empreinte carbone et les coûts d’exploitation.
La divulgation des informations liées au climat est désormais attendue, autant par les investisseurs que par les autorités réglementaires. Mettre en place un cadre de divulgation clair et rigoureux, incluant les émissions de GES et les stratégies d’adaptation, renforce la confiance et la réputation de l’entreprise.
Le groupe Métro, par exemple, a publié en décembre 2023 son premier rapport aligné sur le cadre TCFD, détaillant ses efforts de réduction d’émissions. De leur côté, les entreprises qui s’inscrivent au Défi carboneutralité du gouvernement du Canada [voir notre article] démontrent à leurs parties prenantes qu’elles s’engagent dans une démarche crédible et ambitieuse.
La transition bas-carbone s’accompagne de nouvelles opportunités de financement : obligations vertes, prêts durables, programmes gouvernementaux. Explorer ces leviers permet de soutenir des projets structurants tout en réduisant les coûts de transition.
Des initiatives comme le Fonds Écoleader, EVOL ou Compétivert facilitent déjà la réalisation de projets de décarbonation pour les entreprises québécoises. La STM, de son côté, a été parmi les premières organisations à émettre des obligations vertes au Québec, démontrant le potentiel de ces instruments financiers.
La transition bas-carbone n’est pas qu’une contrainte : elle ouvre aussi la porte à de nouvelles occasions d’affaires. Les entreprises qui innovent et repensent leurs modèles peuvent répondre à une demande croissante pour des produits et services sobres en carbone — qu’il s’agisse d’énergies renouvelables, de technologies propres ou de solutions issues de l’économie circulaire.
Chez CCG, nous avons accompagné Solios, une entreprise québécoise qui a bâti sa stratégie de décarbonation autour de ses valeurs d’innovation et de durabilité. Leur gamme de montres solaires à faible empreinte carbone illustre comment une démarche climatique bien pensée peut devenir un levier de différenciation, d’innovation et de croissance.
Les employés, en particulier les nouvelles générations, recherchent des employeurs qui partagent leurs valeurs et qui agissent concrètement face aux défis climatiques. Démontrer un engagement clair en matière de décarbonation devient ainsi un facteur clé d’attractivité et de rétention.
Les entreprises qui s’affichent proactives sur ces enjeux ne se contentent pas de séduire les investisseurs et les clients : elles s’assurent aussi d’avoir à leurs côtés des équipes mobilisées et fières de contribuer à un projet porteur de sens.
En résumé
La gestion des risques climatiques, la réduction des émissions de GES, la transparence, le financement vert, les nouvelles opportunités commerciales et l’engagement envers les employés sont autant d’axes stratégiques qui gagnent à être intégrés dans la planification des entreprises.
Adopter une approche proactive face aux changements climatiques, ce n’est pas seulement réduire son exposition aux risques : c’est aussi renforcer son attractivité et s’ouvrir à de nouvelles perspectives de performance et de compétitivité dans une économie en transition.
Et vous, comment préparez-vous votre organisation à tirer parti de cette transformation?
Voici quelques références pour aller plus loin :
